dimanche 2 octobre 2011

A placarder partout, vite !



Manifeste pour placards 

Le théâtre des questions est politique.
Il agit instantanément. Il est contre, et sans indication.

Le théâtre des questions est poétique.
Il ne veut pas dire ce qu'il fait. Il ne sait pas ce qu'il dit, et ne le fait pas dire.

Le théâtre des questions est prophétique.
Bientôt les questions n'envahiront-elles pas le monde ?
Ne traqueront-elles pas dans leurs dernières tranchées réponses et répondeurs ?
Ne prendront-elles pas demain le pouvoir absolu relatif ?
Si.

Le théâtre des questions c'est la guerre.
Le 20 mars 1999 a été lâché dans les rues de Saint-Nazaire un commando de justes, afin de remplacer tous les répondeurs de la ville par des questionneurs. Nous sommes prêts à tout. Tout est prêt. Pourquoi les répondeurs ne répondent-ils jamais ? Les imposteurs seront démasqués et renvoyés à leur poste.

Le théâtre des questions ne recule jamais.

Le théâtre des questions est personnellement collectif.
C'est l'affaire de un et de tous et de tous en un, ne sommes-nous pas plusieurs en nous-mêmes, vous êtes plusieurs en vous-mêmes, ils sont plusieurs eux-mêmes, vive Un.

Le théâtre des questions sera intraitable. Et non traité.

Le théâtre des questions est inusable. Et inusité.

Le théâtre des questions procède par sinuosités.
Il avance dans les esprits en rampant et en insinuant. Il crache sur ce qui est droit et le rend courbe.

Le théâtre des questions est irresponsable.
Parce qu'il n'est vraiment pas responsable d'imposer au monde autant de réponses et de poser aussi peu de questions. Proposition : renversons.

Le théâtre des questions se constitue à la seconde en République des questions, avec ses écoles, ses règlements, ses villes, ses jardins, ses cordonniers, ses routes, ses bombes, son gouvernement, ses archives, ses vêtements, ses dérèglements, sa police, ses enquêtes, ses questeurs parfaits, son inquisition, son théâtre, sa religion stupide, ses cimetières, ses prisons, ses chansons.
Participez à son élaboration en devenant dès maintenant ministre de je sais pas quoi !

Le théâtre des questions est renversable renversant.
Renversons la funeste tendance au beaucoup trop de questions et au bien pas assez de questions. Osons des questions ! Posons des questions ! Proposons aussi l'inverse des questions !

Le théâtre des questions appelle de ses vœux la constitution qui fera de lui l’état de la question, avec ses lois rien qu'en questions. Ho - ho !

Le théâtre des questions est irresponsable.
Il ne répond à rien il ne répond rien il n'entend pas ce qu'on lui dit.
Il coule, comme sable.

Le théâtre des questions ne regrette rien.
Il mord, il croque dans la mort, et il remord.

Le théâtre des questions est irresponsable.
Il pense et ment comme une éponge.

Le théâtre des questions est tendancieux,  Le théâtre des questions est tendance, Le théâtre est furieux.

Le théâtre des questions est irresponsable.
Il marche à côté des ponts. Il bombarde les impôts.

Le théâtre des questions est irrévérent.
Irréversible. Irrédentible.

Le théâtre des questions est irresponsable.
Il est sourd à tout ce qui est déjà lui.

Le théâtre des questions est irrespirable.

Le théâtre des questions est impensable.
L’impeccable impensé, l’insensé.

Le théâtre des questions est impossible !, voir Théâtre impossible n°5 à 8.

Le théâtre des questions est utopique.
Utopique, uchronique, ce qui s'entend sans lieu ni date, sans espace, et sans temps.

Le théâtre des questions est inépuisable, léger, épuisant.
Il se pose là et ne se retient pas.

Le théâtre des questions est manifeste.
Le monde l'attendait, on n'attendait que lui. Sa manifestation était infiniment prévisible. Il restera invisible jusqu'en 2212.

Le théâtre des questions est subversif et muet.
Il sait se taire dans la confusion des contraires. Il sait se faire porteur de la parole du faible. Il est sourd à tout ce qui n'est pas l'inverse. Dites "l'inverse".
– L'inverse.

Le théâtre des questions est poétique immobile. Poésie-poésie : ne rien faire.

Le théâtre des questions est notre « moteur à éternelle essence », Ronsard.
Il est stabilité parfaite car mouvement continu. Il se perpétue. Il me tue.

Le théâtre des questions est une bicyclette.

Le théâtre des questions est la réponse absolue.
Le théâtre des questions est la réponse absolue au pléonasme redondant. Il est tautologiquement contradictoire. Il est.

Il est le paradoxologue transparent. Il est absolument vivant. Il hait ce qui n'est pas vivant, ou mort. Il est fort.

Le théâtre des questions est l’hermaphrodite androgyne. Il se multiplie par tout ce qui n’est pas lui.

Le théâtre des questions endort les éveillés et éveille les endormis. Et il laisse les entre-deux comme ils sont.

Le théâtre des questions engrosse tout ce qui passe à sa portée. N’admettez pas les contre-incitations ! Méfiez-vous des conceptions ! Tombez pas entre ses pieds !

Le théâtre des questions est en question perpétuelle.
Il quête, il enquête sans cesse ni relâche. Il est assez bête.

Le théâtre des questions est en question.
On peut douter de sa santé. Non ?

Le théâtre des questions est pathétiquement sourd.
Son inutilité est flagrante.

Le théâtre des questions est autonettoyant, autodécapantautodestroyeur, autodéflagrant. Il s'élimine lui-même avec sauvagerie toutes les 37 secondes.

1,       2,      3................

Le théâtre des questions est la réponse absolue.

Le théâtre des questions est la non-réponse absolue.

Le théâtre des questions est l’irréponse absolue.        

Le théâtre des questions prend la parole qu’on lui passe et ne la rend jamais. Ne commencez surtout pas avec lui ! Ne lui lancez pas le premier mot ! Fuyons !
                                                                                   
35,         36 !             ### 

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Pour des raisons évidentes de sécurité, nous vous demandons d'évacuer immédiatement vos cerveaux et d'aller à Bordeaux.

Le présent avis sera placardé sur tous les murs de toutes les villes à partir de demain.
Il est permis de l'arracher. 




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