jeudi 30 juin 2011

Mademoiselle Andromaque nous demande


Hélas, qui peut savoir le destin qui m'amène ?

Oserai-je, Seigneur, dire ce que je pense ?

Me cherchiez-vous, Madame ? Un espoir si charmant me serait-il permis ?

Où suis-je ? Qu'ai-je fait ? Que dois-je faire encore ?

Quel transport me saisit ? Quel chagrin me dévore ?


Holà ! Quelqu'un n'a-t-il point vu mon maître ?
Quel chemin a-t-il pris ? La porte ou la fenêtre ?

Monsieur, êtes-vous mort ?

N'avez-vous jamais vu donner la question ?

L'amour est-il muet ou n'a-t-il qu'un langage ?


(Les Plaideurs)


D'où vient qu'en m'écoutant, vos yeux, vos tristes yeux
Avec de longs regards se tournent vers les cieux ?
Qu'est-ce que vous craigniez ?

... Vous m'aimez ?
... Et que sais-je ?

Mais quelle épaisse nuit tout à coup m'environne ?

De quel côté sortir ? D'où vient que je frissonne ?

Quel horreur me saisit ?

Dieux, qu'entends-je ?


Peut-on haïr sans cesse ? Et punit-on toujours ?
Et pourquoi vos soupirs seraient-ils repoussés ?

Faut-il que mes soupirs vous demandent sa vie ?
Faut-il qu'en sa faveur j'embrasse vos genoux ?


Hermione reprochant à Oreste l'assassinat de Pyrrhus qu'elle lui a elle-même ordonné, vous me suivez ?


(Questions recueillies par Jean Racine, Violaine Schwartz, Jacques Rebotier)

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